"La recherche fugace du temps qui passe." Andy Rankin

mardi 28 décembre 2010

Saint Christ.

Au pied du sapin, tel était le livre que je tenais entre mes mains lorsque je lisais quelque contes de Noël aux portes des maisons, après avoir chanté. Ce soir là les rues de Londres étaient noires... de monde, beaucoup de jeunes gens avaient revêtus leurs habits d'hiver. Certains parents se promenaient dans les rues pour assister à ce tohu-bohu exceptionnel. Les enfants se précipitaient par petits groupes coiffés des bonnets ou de casquettes sur le perron des maisons, un des leurs frappaient et avec célérité, prenaient leurs petits livres de chants. Ensuite les occupants de la maison ouvraient la porte et se postaient ainsi devant les enfants, délectant ainsi leurs douces voix. Certains, généreux, leurs donnaient une collation, des bonbons, de l'argent parfois !  Tous donnaient quelque chose en réalité, c'était tellement festif les vingt-quatre décembre au soir et comme c'était la tradition, les gens se laissaient faire et préféraient rire d'être dérangés tant la douce voix des enfants étaient affable et mielleuse. Des cris, de la joie, des illuminations aussi, des sapins devant les maisons, des décorations partout, voilà dans quoi pataugeait tout ce petit monde, frappant du pied le dur pavé de la bonne vieille Angleterre.

Le ciel, lui, scintillait de toutes parts, les étoiles miroitaient dans le ciel limpide de cette nuit où le frimas prenait le corps et ainsi faisait rougir le visage et le bout des doigts et du nez des petits enfants.

mercredi 8 décembre 2010

Le petit bonheur d'une curieuse.

L'installation de Jean dans cette maison basse à l'angle de la rue Lemoine était un vrai bonheur. Pour la première fois depuis que je vivais dans cette ville, j'allai enfin voir de la lumière à travers les carreaux de ces fenêtres noircies par le temps. Cette maison abandonnée, que je n'avais pas hésité à visiter - je suis tellement curieuse, je ne fais pas exprès, c'est toute ma nature cela ! -. 

J'avais parcouru les moindres recoins et avait trouvé de nombreux livres sans propriétaires ! Dans la cave, un tas d'objets méconnaissables, rouillés - la cave était très humide, ça sentait la mort -, je me suis ensuite aventurée dans le salon, un vieux canapé vivait encore et de sa peau déchirée de tous côtés, ses entrailles ne tenaient plus. Il suffisait de tirer un morceau de damas pour que celui-ci s'en aille jusque dans notre main. Tout était rongé, ce n'était plus un canapé, les souris avaient sûrement ici fait leur nid. Dans la cuisine, encore le bouton fonctionnait, j'avais actionné l'antique bouton et une lumière avait jailli de l'ampoule accrochée au plafond par son fil électrique. Un hachoir avait dû vomir beaucoup de viande, il était horriblement sale et lui aussi encore mouillé. Des placards tenaient encore au dessus de la gazinière, du plan de travail et de l'évier. Bien qu'en tentant d'ouvrir un des placard, il resta dans ma main, il n'y avait plus rien - à part, peut-être de la poussière -, j'en ouvris un autre - celui-ci était encore bien celé au bois -, mais des chauves souris jaillirent et s'éparpillèrent dans la pièce pour enfin s'évader en direction du salon. Mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. J'étais alors sortie toute traumatisée et encore choquée par le terrible effet de peur que m'avait procuré ces noires chauves-souris. Finalement, je suis rentrée chez moi bien vite. Et jamais, jamais plus je ne suis revenue dans cette masure, bien que quelques fois l'envie me reprit de la visiter à nouveau, qui savait ? Quel trésors pouvaient s'y cacher ? On m'avait toujours dit de corriger ce défaut de curiosité et de vouloir toujours autant visiter les maisons délaissées. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles jamais la campagne ! 

Le mois dernier mon futur voisin, un homme d'une vingtaine d'années, venu de Paris a acheté le terrain et a décidé de rénover l'antique bâtisse. Pour cela, il l'a vidée, là, sur le carreau devant sa porte. Je lui ai demandé si je pouvais fouiller et ma verve du chinage est entrée en action, je suis repartie encore avec de nombreux bibelots et autres brimborions inutiles. Je suis comme ça moi ! Oh ! les beaux Chantilly de j'ai trouvé, les belles ombrelles de dame, cinq canotiers dis-donc ! Et encore des livres, Balzac, Zola, Bossuet, Boileau et Racine, un tome des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. J'étais au anges, et encore tous très bien conservés (ils étaient enfermés dans une grande malle en fer qui traînait dans le grenier dont les tuiles laissaient passer une raie de lumière). Voilà Décembre, le temps maussade de Novembre s'est dissipé pour laisser placer au traditionnel bleu du ciel et à notre vénérable soleil. J'en s'installe aux environs du vingt décembre. C'est un gentil bonhomme, très courtois, très respectueux, très poli, très beau... Non ! Me voilà encore entrain de me passionner pour un homme qui tombe sous mon regard ! Assez, je veux rester célibataire.

dimanche 14 novembre 2010

11 Novembre 1918 - Première Partie


Je me réveille soudainement par un éclat d’obus tout près de notre habitation de terre et de boue. Je saute de ma paillasse, récupère mon matériel et sors dehors. Il doit être dans les quatre heures du matin, il fait froid, il fait noir. Les bombardements ont déjà recommencé après cette petite nuit de sommeil. Mes yeux portent des cernes. Je suis là dehors, complètement étourdi. J'entends le sifflement des balles au dessus de la tranchée. Déjà des hommes sont dehors et écoutent la nuit gronder. Je me demande quel jour nous sommes, je ne compte plus le temps. "Quel jour on est Augustin ?
- Sans doute le 11 novembre..."
Je ne sais pas trop, faut que je demande au Commandant, il l'sais lui". Et après quelques secondes, j'eus la confirmation, nous étions le 11 novembre. Un autre obus éclata tout près de moi, Augustin quant à lui sauta et retomba raide mort dans des éclaboussures de sang. Je n'en fus pas dégoûté, je n'ai même pas pleuré. J'en avait tellement vu. Après cette secousse, je décidai de me déplacer, il ne fallait pas rester au même endroit, j'avais peur, comme toujours depuis le début. Une heure s'écoula sans faire de grave dégâts. Toujours aussi noir, mais ça s'éclaircissait.

Henri Lendré

Ce matin là, je venais de m'éveiller tôt. Comme toujours, le facteur m'apportait le journal, tôt le matin, aux alentours de six heures trente. Il était six heures lorsque je quittai mon lit. Puis vivement je versai un peu de lait chaud dans ma tasse et prenai trois madeleines dans la boîte en fer. Puis successivement, je les trempai dans mon lait en attendant le crissement des freins sur les roues du vélo de mon facteur. Ainsi, je l'entendis quelques minutes après. Avant même que je sois sortie, il était entré dans ma maison et s'écrira : "Bon dieu ! La guerre est finie ! L'armistice, signé, SIGNE !", tout en me montrant le gros titre du journal. L'article déclarai :
"Ce matin à 5h12, a été signé dans un wagon se situant dans une futaie de Compiègne (lieu tenu secret par le gouvernement), une armistice entre la France et l'Allemagne imposant le 'Cessez-le-feu' à onze heures précisément dans toutes la France. C'est alors que les allemands seront tenus de respecter les douze points rédigés par le président américain Wilson ainsi que la clause de l'Armistice." Et un peu plus bas : "Vive la République et Vive la France !". L'article était au beau milieu du journal et faisait la Une. Je regardai avec des yeux remplis d'allégresse le facteur et ensemble nous nous embrassâmes pour enfin nous serrer. En sortant, nous chantâmes La Marseillaise. Puis voyant la voisine sortir sur le perron, nous lui apprîmes la nouvelle et elle fut tout à fait aussi jubile que nous. Enfin le facteur s'en alla. Moi et Fernande, restâmes affolées de bonheur à l'annonce de cette nouvelle étourdissante, nous décidâmes alors de la crier aux portes de nos voisines isolées, nous partîmes en vélo toutes heureuses. Je n'avais même pas pensé à consulter les éventuels morts au front entre hier et aujourd'hui.

Simone Lendré

A suivre...

dimanche 17 octobre 2010

Dernières lueurs.

Nous voilà à la fin des beaux jours, le soleil s'estompe et ses lueurs sont fades et jaunies par l'automne, les arbres de dépouillent, les paysages se ternissent peu à peu, le froid revient à grand pas (il ne nous manquait guère) et déjà on observe cette étrange décrépitude de la nature qui rend notre vie morose, morne et triste à la fois et pour arranger le tout, les ménages allument pour la toute première fois de cette fin d'année, après cet été si bon et revigorant dans nos moeurs, la cheminée s'exclame en quelques flammes afin que nos yeux, maintenant si tristes et dénués se chauffent et se souviennent de ce soleil. Le tout puissant est ainsi réincarné dans ces quelques braises d'où s'échappe des langues brûlantes, orange et jaune le tout crépitant et d'où émane une chaleur dont le goût nous avait échappé. Sentez dans l'air la douce fumée mêlée à la soupe de votre diner, respirez cet air si splendide et remplira vos vies les mois prochains. Réintégrez-vous dans ce silence hivernal, dans cette température étouffante propre aux jours courts et aux nuits longues. Cet éloge de la vie de maison en attendant l'hiver est une réalité, il faut s'habituer à cette ambiance de décadence, où le temps ne nous permet plus de nous balader tranquillement sous le soleil après huit heures du soir, de sortir dehors en n'ayant endossé que pour habit, un teeshirt et un short. L'automne nous prépare à l'hiver, nous engraissons notre corps d'étoffes afin de le garder au chaud et d'éviter les morsures du froid. Nous somme lourds par tout ces vêtements et l'air extérieur et aussi lourd que nous-même. Tout semble alors ralentir, nous restons enfermés pendant des jours dans nos masures, terrés tels les ours dans leur nid attendant le renouveau. Notre vie s'organise alors autour de la table, chaque repas pris est comme un moment où chacun se régénère, reprend des forces. D'ailleurs notre ventre réclame plus qu'en été, en effet, ce dernier et comme violenté de crampes par les griffes puissantes et glaçantes des méfaits du terrible froid. Mais malgré tout ces tracas, nous pouvons enfin goûter à nouveau des joies de l'hiver, lire auprès du feu, après une longue journée de travail, dormir plus longtemps pour les adeptes de la grasse matinée, se désaltérer avec un bon chocolat chaud, une tisane ou déguster encore un café dans cette ambiance si douce des soirs d'hiver. Ranger sa maison, passer de longues soirées devant son logiciel de conversation instantanée avec des amis, s'évertuer à faire des crêpes ou encore un beau et gras gâteau au chocolat. Bref, vivre en hiver, c'est aussi vivre autrement durant une période de l'année malgré tous les déboires que peut apporter ces saisons noires et sombres.

Désormais et depuis déjà très longtemps, je décrète qu'il n'y a que les nuits qui se ressemblent. Toujours noires de noires.

dimanche 19 septembre 2010

Le Canard enchaîné en déballe.

C'est au lycée qu'un gros titre m'intrigua puis me fit rire aux larmes avec mes amis. "Ecoutes, sondages anti-roms... visite à Lascaux. SARKO-MAGNON DANS LA GROTTE JUSQU'AU COU !" suivi d'une esquisse satirique bien pensée où l'on observe Nicolas Sarkozy et un spécialiste de la grotte montrant à Sarkozy les fresques d'un autre temps : "Si vous préférez, c'est comme de très vieux tags !" et Nico répond : "Peints par de très anciennes racailles ?". On décèle alors la très large connaissance de Nicolas Sarkozy du monde préhistorique. De plus, outre les consignes de conservation de la grotte enfreintes par le statut trop orgueilleux, le chef de l'état à confondu homme de Néandertal et homme de Cro-Magnon. 

Suivie de Carla, le chef de notre si belle patrie dont l'image jadis si belle est maintenant souillée comme un vulgaire chiffon à que l'on a laissé au bord du lavoir (2012 sera l'heure du nettoyage). Je me suis esclaffé autour de quelques lecteurs enfouis dans du Zola. Un Thérèse Raquin traînait. Et relevant la tête interloqués, retombèrent dans leurs lignes imprimées. Et moi aussi, la sonnerie retentit, sous mon bras, il sortit avec moi. Le lycée me quitta et lui aussi. Je l'écrasa pendant une journée entière entre deux épais cahiers et c'est aujourd'hui que je décidai de le sortir pour enfin le lire. Mais comment un simple journal peut autant me faire rire ? C'est décidé, je le lirais chaque semaine si je peux. Quelle hilarité !

Vive la presse !

mercredi 15 septembre 2010

Une première feuille qui tombe.

Le soleil est encore là, mais déjà la puissance de ses rayons est réduite, l'automne s'annonce. Je sors du bus, devant moi se pose après avoir virevolté au grès du vent une petite feuille toute vérolée de taches, comme roussie. Je la prend, je la tâte, je la garde en la plaçant dans mon veston et mes yeux apeurés par la nouvelle, se posent sur le faîte de l'arbre d'où le poil calciné vient de tomber. Le vent bouleverse mon blouson, je sens les vibrations naturelles passer sur moi. Des filets de vent semblent filer sur le haut de mon visage, caressant doucement mes yeux, chatouillant mon nez et léchant ma bouche. J'avance de quelques pas, mes yeux sont précieux. Je regarde encore ce ciel pourtant bleu encore mais qui ne tardera pas à roussir comme la feuille que je conserve entre quelques effets personnels. Bientôt la pluie et l'air humide vont refaire leur apparition, le temps va changer, les lourds nuages seront le quotidien de la météorologie. Et mes pensées seront mornes, tristes dénuées de toute lumière.

Alors je profite de ces derniers moments en tête à tête avec le soleil, je sens ses premiers adieux, ses premières faiblesses, son coeur brûlant semble s'éloigner de nos contrées et les ravisseurs de sa belle utopie, celle de l'été, semblent revenir à grands-pas.

 Le mystère des saison est encore grand, pourquoi faudrait t-il le déceler et trouver des réponses, l'incompris peu rester merveilleux. Jamais je ne lirais de réponses tenues par quelques personnages indésirables à mon oeil. Laissons le mystère planer, le mythe rester. Laissons des faits inexpliqués pour que leur émerveillement perdure et que leur beauté subsiste. 
Jean Giono est le maître. Le maître de ces écrits bucoliques et flambants de nature vivante. Et sans aucune réponse, il délivre à son lecteur la vivacité de l'herbe, des arbres, des animaux, de ces collines provençales et de l'isolement des travailleurs de la terre pourvus de mains calleuses par leur labeur, des paysans enivrés par la luxuriante récompense de la Nourricière, par le goût authentique et subtile du bon pain campagnard français. Et lorsque ces gens, bien décidés à vivre le jour le jour, en éternels amoureux avec la nature, de leur nez, entendent le pas brutal de l'hiver suivant le sabot un peu plus léger de l'autonome. Alors c'est l'heure de changer les choses de modifier les moeurs pour s'adapter à la nouvelle saison. Plus les jours avancent et plus le rendez-vous approche.

dimanche 5 septembre 2010

Rentrée 1868

Faisant suite à "L'ouvrier du Second Empire". 

Albert et Anatole rentraient respectivement dans une classe supérieure. Nous étions fin Août 1868, l'école reprenait bientôt et pendant tout l'été les récoltes avaient été bonnes dans l'exploitation de l'infâme patron. St Ray revivait, on entendait peu à peu les cloches de l'église se manifester après la cohue des personnalités du Faubourg Saint-Germain qu'avait subi le petit village, comme souillé. La mère et le père s'étaient cotisés et avaient réuni une très généreuse somme afin d'acheter à leurs enfants les fournitures nécessaires ainsi que des billets de train pour partir non loin de Paris faire ces quelques achats. Un dimanche matin donc, très tôt, Madame, dont ses yeux fatigués dessinaient autour d'eux des fissures sur la peau et de profonds cernes, était accompagné de Monsieur qui à eux d'eux tenaient par leur main travailleuse leurs progénitures.. C'était là le portrait typique d'une belle famille. Les parents allaient choisir les objets qu'avaient besoin leur enfants. Toutes leurs économies qu'ils avaient amassées allaient se dissoudre en quelques temps, en un temps très court en fait, le moment d'une journée. Ils se rendirent donc à Paris, devant des boutiques. Il allèrent dans une librairie afin de se procurer des cahiers, quelques plumes à bas-prix et des encriers modestes. Ensuite il s'en retournèrent chez eux après avoir liquidé leur porte-monnaie en offrant gracieusement des sucreries aux enfants. Le père était un peu agacé par ce dernier achat qu'il jugeait d'inutile. La mère un peu soumise s'en résolu et promis à son mari de ne plus faire cette impasse désormais prohibée. Il rentrèrent tard, le lendemain le père ouvrier travaillait et les enfants reprenaient l'école. La nuit fut longue dans la petite chaumière, le plus petit de leur fils Anatole pleurait sans cesse accusant quelque mauvais cauchemars. Sa mère se levât de nombreuses fois pour aller le rassurer et la nuit ne fut pas tranquille. L'aube surgissait quand la mère se leva maladroitement et allait préparer une légère collation à son mari et à ses enfants. Il se levèrent encore plus minablement. Les petits étaient encore très fatigués et leurs yeux leurs piquaient et n'arrivaient pas à les ouvrir à cause de la lumière matinale. Le père, habitué, fut éveillé en moins de cinq minutes et partit rapidement au travail chez l'Infâme. Tandis que la mère se préparait pour emmener les enfants à leur rentrée dans leur petite école communale. Elle endossa les mêmes étoffes qu'elle avait porté la veille, elle ressemblait à un vraie bourgeoise qui s'habillait avec goût, une belle indienne parée de dentelles et qui flamboyait d'un vert pâle mais doux au regard. Sur sa tête elle posa un léger chapeau à la mode et se dota d'un Chantilly. Les enfants furent tout aussi beaux et tenaient sur eux des vêtements unis et bleus pâles. Des petits sabots décrottés et nettoyés dans tous les recoins. Après le déjeuner, ils étaient prêts à partir. Il refermèrent la petite chaumière et quittèrent leur terrain à pas feutrés comme si laissaient la petite masure dormir encore. Ils trouvèrent le chemin de St Rey et arrivèrent devant l'école ou un de petits groupes s'étaient formés. Les petits garçons jouaient déjà aux osselets et aux billes d'un côté et de l'autre, les filles s'exerçaient à la marelle et à la corde à sauter. Les deux sexes bien séparés par un haut mur noirci par le temps. L'horloge sonnait et l'école semblait luire par le soleil qui l'éclairait faiblement. La mère voyait en cette école un avenir meilleur pour ces deux enfants. Elle les voyaient déjà avocats, lettrés gagnant un salaire bien supérieur au leur avec une vie de rêve. L'école était son dernier recours elle l'a chérissait de tout son être. Elle fit alors deux gros baisers sur les deux belles joues qui se présentaient à elle et quitta ses deux petits. Sur la route elle pleura toutes ses larmes et fit fondre sa tristesse sur ses beaux habits. Elle espérait tant pour ses deux. Dans ses yeux mouillés et larmoyants, on voyait l'envie, la joie et l'avenir... Le ciel était pur.




mercredi 25 août 2010

Entrée

L'humeur est là. La rentrée scolaire approche et les bonnes vieilles habitudes réapparaissent. Les préparatifs sont déjà avancés, l'excitation progresse. La rentrée est pour bientôt ! Fini les temps de farniente au soleil et les jours de rien à faire. Tout va s'illuminer, tout va reprendre, l'activité va redémarrer comme une grande machine que l'on a laissée éteinte pendant un bonne époque. Ce rythme si sain qui nous enseigne notre avenir, qui nous guide. Cette rentrée annonce la fin de la pause au bord du paisible chemin qui mène au Bac. Les yeux pétillants, je plonge dans cet engouement.

dimanche 22 août 2010

Mes honneurs de simple collégien

Quatre heures du matin viennent de sonner, depuis déjà un quart d'heure je cogite seul dans mon lit de mon avenir, incertain ou pas, mon futur métier dans le domaine de la littérature est encore flou. Puis j'ai repensé à ces petits mots que j'avais écrit à mes professeurs l'an passé, juste avant mon Brevet des collèges, j'ai revu la lettre réponse de ma prof d'anglais datée du quatre septembre deux mille neuf, je me suis remémoré les instants où, juste avant la partie Histoire/Géographie de mon brevet, on m'avait recommandé vivement de voir ma prof d'Histoire/Géo justement, à la fin de l'épeuve. J'étais donc sorti de cette salle de permanence qui puait la sueur du dur labeur. Un professeur de technologie m'avait exhorté à me rendre jusqu'à l'endroit où se trouvait cette grande dame, que j'admire de tout mon petit-être, une femme amoureuse de sa matière et qui avait su donner le goût d'apprendre notre passé à ses élèves. Les personnes que j'admire sont nombreuses mais la manière dont je regardais cette femme était belle et bien différente, elle dégageait, non pas de l'orgueil, mais le sentiment prompt d'une personne qui en réalité ne fait qu'effectuer son travail du mieux qu'elle peut. Je m'étais donc rendu à l'administration où elle rangeait les copies du Brevet avec ma professeure de technologie. Lorsque celle-ci m'entrevit, elle poussa un petit cri de joie qui m'a beaucoup ému à l'époque et qui m'émeut encore aujourd'hui. Je me sentais considéré, j'étais quelqu'un de différent de toute cette marmaille d'élèves qui crachaient à la figure des profs leurs ignominies et insanités les plus affreuses et leurs exécrations atteignaient parfois des sommets. Je me suis aussi rappelé le moment où ma mère et moi, nous nous rendions au Centre de Documentation et d'Information du collège afin de nous délivrer des livres qui m'avaient instruits tout au long de l'année. La documentaliste, avec laquelle j'avais collaboré durant de longues heures à écrire des masses d'articles, ma vive ambition pour voir enfin le site internet du collège arborer une allure à tout rompre, mes fantaisies, tout les souvenirs que nous avions partagés se retrouvèrent imbu de chaudes larmes qui lui coulaient lentement sur les joues légèrement teintées de rose de cette gardienne des livres. J'eus un coup au coeur, la voir pleurer me fit chavirer. Moi, petit être, petit élève bien éphémère, j'avais troublé les sentiments d'une professeure ? Comment était-ce possible ? J'eus beaucoup de remords, et j'eus quelques spasmes de regrets même. J'aurais préféré rester plus longtemps avec cette personne qui semblait me chérir pour l'engouement que je portais aux activités du CDI. Mais ma mère me pressait, j'avais rendez-vous je ne sais plus où, c'était un premier juillet, le ciel était d'un bleu comme l'on n'en voit que très rarement dans notre province et le soleil et l'air étaient déjà étouffants lorsque, sur la pendule des pions, j'aperçus les deux aiguilles de l'horloge alignés sur le douze. C'est à partir de ce jour que ma vie a prit un autre cours, a radicalement changée, je voulais un avenir glorieux, la recherche du bonheur était en marche, et le petit être allait devenir grand.

vendredi 20 août 2010

Ode à l'été

L'été, un moment de liberté pour se défouler dans l'ivresse de la chaleur qui nous atteint. Une émission de télé-réalité sur la deuxième chaîne. Des soirées en famille, avec les cousins et cousines, les souvenirs qui s'accumulent sous le soleil crépusculaire, la cendre fine de Zola. Un livre à la main assis sur une chilienne, lunettes de soleil genre années soixante-dix revenues à la mode sur le nez, en train de déchiffrer chaque mot inscrit sur la papier blanc d'un livre d'un certain âge. L'herbe piquante et calcinée contrastée par celle bien verte et grasse du bord de la piscine. Des plongeons en pagaille, des cris et des éclaboussures sur le plancher de bois. Des vacances semblables à de vrais contes de fées. Les sorties entre amis dans la ville, les flâneries et les délires amassés. Des photos et des vidéos pour des instants ainsi immortalisés. Des sourires, des cris, de la joie. Des peaux bronzées, du soleil, encore et encore, du sable fin, de l'air frais, le vent qui souffle au dessus de notre tête dénudée. Nos vêtements légers qui manquent presque de tomber sous le triomphe impartial de l'été. Chaque moment n'est que tendresse, tout deviens clair, les maladies sont loin, le train-train quotidien est loin, les rêves envahissent nos têtes et la chaleur nous assassine. Chaque être à son propre cliché de cette vie estivale, certains travaillent dur pendant des journées chaudes, d'autres se baladent au bord d'un lac qui miroite de mille points brillant le temps d'un millième de seconde. L'été est la source d'un nouveau départ, chaque âme qui vive reprend des force pour subir les assauts cruels de l'hiver. Parfois, cette vie tranquille et ce bonheur sont malheureusement troublés et les tourments reprennent leurs quartiers, mais souvent, ce n'est pas le cas.

Profitez juste des moments qui vous sont si tendrement alloués, pensez à faire l'impasse sur des choses que vous faites pendant toutes l'année, changez vos habitudes, aimez cette été flamboyant. Chérissez-le au plus profond de votre coeur. L'été est comme l'étoile qui illumine les cieux ténébreux, les autres saisons ne sont que pénombre et pleurs.

Vivez.

jeudi 19 août 2010

Pensées lointaines

Je suis tombé amoureux d'une fille. Une petite française qui venait ici, chez moi. Dans mon pauvre pays. Moi polonais et elle en France, si loin de mes yeux, si loin de mon souffle. Ses yeux si tendres, son sourire éclatant, ses pommettes luxuriantes, sa joie à tout rompre. Tout est loin, j'ai l'impression que sa présence m'a fait sorti de la pénombre. Pour fêter le court instant de vie que nous avons passé ensemble je lui ai interprété ce que je connaissais le plus de la culture française. Une chanteuse, si célèbre là-bas, dans ce pays qui m'est pourtant tant inconnu, la môme à la voie de rocaille, l'interprète par excellence, la braillarde de la rue, la crieuse de bars, l'animatrice de scène. Excentrique, mais des chansons si trempées de sentiments, de joie, de pleurs, d'émotions. Cela m'émeut à chaque fois, lorsque sur la toile je regarde ses vidéos, ses gestes, son timbre magnifique... Je lui est chanté du mieux que je pouvais, pour que cet instant magique où j'étais assis à côté de ce petit être tout chaud, pour gonfler d'amour ce moment si prompt, si court. Les vacances sont terminées, mais je pense encore à elle. La distance me tue, ma vie semble prendre le chemin de l'hiver glacial et je retourne dans l'obscurité. Elle est la flamme de ma vie. Mais le sait-elle ? Voilà ma plus grande crainte, sait-elle que je l'aime ? Est-ce réciproque ? Ma petite tête n'en sait rien et ces réponses restent sans voix. Mais grâce à la mondialisation de cette planète, certains génies ont réussi à pourvoir la population en réseaux géants qui les lie. C'est cela qui est merveilleux. J'ai donc traîné sur Facebook, à la recherche de son aura, de ses phrases tapées au clavier. Elle m'a parlé et chez moi, la lumière s'est rallumée, l'abîme s'est ravivé, les braises étant pourtant sèches et froides depuis l'hiver dernier. Je l'aime et rien n'arrêtera se manège de bonheur.

*
* *

Déjà revenu chez moi, dans cette maison périgourdine qui m'héberge déjà assez. Pourquoi je me suis épris de ce garçon ? Est-ce à cause de sa voix de velour, de ses traits suaves, de ses yeux doux, de sa bouche délicate. L'envie de l'embrasser me hante. Pourquoi ai-je succombé comme cela ? C'est tétanisant. Mes parents dorment profondément. Voilà une coupure de courant. La maison s'est éteinte comme une flamme que l'on étouffe. Ma chambre et noire. J'essaye de m'endormir mais très vite, je me relève sur mon lit, yeux grands ouverts et je repense à lui. A cet échange, ses regards et sa chanson. Moi qui n'aimais pas trop Edith, je m'amende, je ne me refuserais pas d'écouter cette cantatrice. Voilà comment tient notre amour, sur cette chanson, sur la vie en Rose, celle de Paris, celle qui représente la France. Mes yeux se perdent devant ce noir envahissant. Je pleure, un an, il faudra attendre tout ce temps pour espérer revoir son visage, le toucher et peut-être lui voler un baiser, le temps d'un petit bonheur. Je suis la femme de l'accordéoniste, à défaut que mon amour à moi est loin d'être un soldat. Non, non, lui c'est un bel adolescent, un polonais magique. Mais pourquoi tomber amoureux de personnes si écartées, si éloignées ? la distance me tue. Je veux le revoir. La lumière se rallume par à coups, puis l'intensité adéquate reparaît. Précipitamment, je m'empresse d'allumer l'ordinateur ! Peut-être est-il là ? Suis-je sotte ! Ici, minuit, là-bas, il est bien plus tard, aucune chance de le trouver sur le réseau à cette heure. Je retombe sur mon lit après avoir exécuté une légère pirouette pour éteindre cette mécanique qui ronfle, mes yeux se perdent dans les lueurs jaunes du plafond blanc. Ma chambre est en complet réaménagement, les papiers peints jonchent le sol. J'allume la radio, et par enchantement, la divine mélodie langoureusement love des années quatre-vingt, True, coule dans mes oreilles comme un véritable festin, je ferme les yeux comme pour la déguster et c'est la voix de Ballet qui m'emporte. "Pam, Pam, Pam, Paaaaaaam, Pam" attise mon sommeil... Je prends sa photo entre mes mains moites et la porte jusqu'à mon cœur et dans cette position, j'expire doucement pour que les tambours de la nuit scellent mon âme et dessinent mes rêves.

lundi 21 juin 2010

Temps de plomb.

Vacances, vacances ! Comment te dire à quel point parfois tu m'agaces ? Avec ton sale temps qui n'en finit plus de me tuer l'âme. Avec ton sale temps qui n'en finit plus de tourner les aiguilles, de passer les jours. Regarde autour de toi, les gens restes grisés à travers leurs petites maisons. Même en ce mois de juin tu restes figé dans ton malheur, dans tes étoffes grises qui m'étouffe. Chasse ces despotes de nuages, écrase le soleil sur cette terre qui ne demande qu'à être calciné d'une pluie de feu sans pareil. Pourquoi ne nous fais-tu pas cette grâce ? Veux-tu que l'on abhorre ta présence finalement stupide ? Tu effaces mes jours et illumine mes nuits. Je ne vis que la nuit, la jour est mon sommeil. Les activités de mes jours sont reportées sur mes nuits et mes activités de mes nuits sont éparpillées sur mes jours. C'est le monde à l'envers. Je t'en veux ! Honte à toi.

samedi 12 juin 2010

Une année scolaire

Dans les yeux brillants des lycéens qui cherchaient à rencontrer le bonheur dans l'ivresse de cette chaleur intense qui pourrissait à travers les sobres locaux du lycée. Les cours pullulaient d'intelligence et de sympathie. Eté, Automne, Hiver puis enfin Printemps se succédèrent dans les modifications vestimentaires des élèves. La météo réglait les mœurs de ces petits travailleurs de l'avenir. Chaque division dénombrait une petite trentaine de têtes creuses avides de se remplir des exercices et des paroles adultes qui sonnaient et chantaient tout au long de la journée entre quatre murs.

Des corps assis face aux sages debout. Tels était les quelques mois dans la maison du savoir. Mais toute cette mécanique infernale s'était aigrie par le train quotidien si atroce que subissait les élèves. Fort heureusement, quelques évènements exceptionnels ponctuaient la vie lycéenne et cela l'égayait beaucoup. L'amitié et le travail régnaient en maître. L'amitié était un élément imposant et chaque individu était tenté puis par la suite succombait à l'impétueuse envie de se créer des liens. Le travail était la règle d'or des professeurs qui daignaient rappeler sans cesse celle-ci à leurs têtes effarées. Et c'est dans ce tohu-bohu que leurs yeux brillaient de savoir et d'un avenir de liberté infinie.

mercredi 26 mai 2010

Un peu de bonheur

J'étais allongé dans cet herbe si divine. Ma mains et mes doigts se plaisaient à caresser tendrement ces pousses vertes et ces touffes végétales. Le soleil brûlais ma peau. Je fermais les yeux pour en mieux déguster la saveur. L'énergie de la terre semblait être reliée à mon corps par mes deux bras saisissant quelques brins d'herbes qui se glissaient entre mes doigts et sur mes phalanges. Ce soir mon corps allait brûler. Je me rendais dans une boîte de nuit. Je serais seul, livré à la masse humaine qui s'offrira à moi. Dans les chaleurs suaves des corps qui se déhanchent sur la piste de danse entre les rayons de la boule à facette. Sur ce plancher clignotant de couleurs vives et puissantes, chaque danseur fera claquer sa chaussure sur le plexiglas délicieux. Et dans leurs yeux émerveillés de l'évènement, et dans mes yeux, je verrais se profiler au loin l'ambition d'une vie meilleure, d'un avenir radieux. En agitant les bras aux rythmes des mélodies, je crierais pour mieux évacuer le stress emmagasiné dans mon être suffoquant. Mais pour l'instant, j'étais dehors, profitant de la chaleur estivale pourtant précoce qui faisait rage au beau milieu de ce simple moi de Mai. J'étais empli de quelques sueurs désagréables et je décida donc de me mettre à l'aise. Après quelques minutes je portais des vêtements si légers, que si le vent avait soufflé un peu plus fort qu'il ne le faisait à l'instant présent, alors, mes parures d'été se seraient déchirés sous le souffle des nuages. Ma journée ne fut pas très variée. Mais, au moins, je ne manquais pas de confort, j'avais atteint le paroxysme de mon désir. D'humeur tranquille et posée devant le ciel bleu qui éclatait à mes yeux décrépis par l'hiver rude.

lundi 17 mai 2010

6 Juin 1944

Désemparé, le soldat restait courbé au fond de cet immense engin qui flottait sur l'eau. Le brouillard était aveuglant, il apercevait à peine ses coéquipiers qui restaient silencieux dans les fracas de vagues sur la coque. Son heure approchait. Il était vêtu d'un ensemble de camouflage, d'un casque vulgaire qui lui avait été donné au départ, aux États-Unis d'Amérique, bien loin de sa position actuelle. Le tout était orné de belles grenades, d'un excellent Colt, d'un somptueux Thomson et d'un fusil à visée longue portée. Le reste : boussole, sac léger, et quelques effets personnels pendait autour de son pauvre être. Tout à coup, au loin il entendit les premier sifflements de balles. Le pauvre s'offusqua en même temps que ses compagnons de guerre. Le commandant cria : "Nous approchons de la zone de départ, tenez vous prêts !". Le ciel de cendre envahissait le ciel pendant que, peu à peu, le brouillard se désaipaissisait pour laisser entrevoir les lignes ennemies. La troupe allait s'échouer sur la plage d'Omaha Beach, au nord d'un pays inconnu. Le soldat avait peur, mais gardait son sang-froid et avec une force de courage triomphale, il resta maître de ses émotions et levant un peu la tête pour reprendre un peu de dignité, il vit siffler un projectile tout prêt de son oreille gauche. Pris de terreur, il tenta de se calmer mais en vain, il s'était fait prendre, il allait arriver sur ce banc de sable comme un crabe sort de l'eau, dévêtu de tout courage et pénétré par le malaise atroce de l'ennemi. Deux à trois minutes venaient de s'écouler et le commandant vociféra avec puissance : "Dans moins d'une minute, vous serez à terre. Bonne chance à tous ! Vous connaissez les instructions ! A vous...". Il fut coupé, un obus venait d'atteindre le bateau rempli de soldats, à gauche du leur.

Celui-ci, se désintégra sous l'explosion. Ce qui propulsa loin autour, les soldats qui se trouvaient à bord. Un d'entre eux s'écrasa dans notre transporteur, le corps fut très rapidement mis de côté. Les portes s'ouvraient, le commandant hurla "A l'assaut !". Et tel des moutons de Panurge, nous le suivîmes, les quatre premiers soldats qui s'expulsèrent de l'embarcation tombèrent immédiatement sous le déluge de balles qu'on leur avait infligé. Le soldat, alors, pris son courage par les mains et par les pieds et s'enfonça dans l'eau sur le sol inconnu. Les Britanniques étaient déjà arrivés et on les voyait sur le bord du front. Ils semblaient fortement affaiblis. Comme tout le monde, il se protégeait grâce à de drôles de pylônes croisés en X. Dès que les germaniques rechargeaient leur batterie de balles, le soldat se précipitait un peu plus prêt des alliés en se protégeant toujours par ces édifices d'acier. Quelques uns de ses acolytes tentaient de neutraliser les mitrailleurs à l'aide de leurs fusils longue portée, mais c'était en vain. Les allemands renouvelaient sans cesse leur personnel aux mitrailleuses. Pendant près d'une heure notre soldat avança en travers de la plage pour atteindre les abords des dunes blanches. Il fut l'un des seuls survivants de sa division après cet obstacle spectaculaire. Les mitrailleuses crachaient leurs balles sur ce désert tâché de hauts morceaux en métal. Un médecin soigna notre soldat sommairement. Le combat avait été rude, les corps jonchaient le sol mou par centaines. Le commandant était tombé. Avec une autre équipe, il allait tenter de prendre les deux bunkers, ceux qui lançaient sur ce paysage pittoresque leur pluie de projectiles mortels. Afin de servir son pays et ceux de ses alliés pour l'honneur et la gloire de sa grande patrie, pour l'histoire de l'humanité, il accomplirait avec acharnement sa mission, la mission Overlord, comme l'avait déclaré le haut lieutenant.

(Que le nazisme soit éteint à jamais...)

dimanche 9 mai 2010

Vengeance !

Le temps est monotone en ce moment, le soleil ne daigne plus reparaître sur son habituel trajet. Bloqué par ces perturbations et par ce douloureux nuage de cendre qui s'élève à dix-mille mètres de hauteur. On résiste, mais la vie est plus dure sous une pluie torrentielle que sous une pluie de lumière ardente. Le littéraire lit à ses heures perdues à voir se dilater la terre, se refroidir l'air, s'appauvrir la terre de sa si belle clarté. Le soleil choit très souvent devant ses masses d'air humide en suspension. C'en est triste, mais que pouvons-nous y faire ? La lecture permet donc de combler ce temps qui nous est administré promptement. Le littéraire, à lui, quoi faire lors de ses moments où la vie semble nous murer dans nos pièces étouffées par la chaleur humaine.

<= UN DES TRAITRES

Ce n'est pas la meilleure saison pour le beau-gosse littéraire. Lui qui se plaît à lire sur la plage, tard le soir sous le soleil. Qui, dès la moindre lueur de soleil, couvre ses yeux de lunettes stylées qui affirment un style à part, bien compris par le cher Victor Hugo. Les littéraires ne sont pas des êtres aussi renfermés et cloués dans leur livres et leurs idées archaïques ! Les littéraires - où le bon côté de la force -, eux, sont certainement les plus évolués par rapport à leur principal rival*. Qui est-ce qui a entamé une guerre avec l'état en 1830 ? Ce n'est pas notre ami Victor, avec son excellente pièce Hernani ? Ou encore Corneille avec son Cid ? Et puis... quand les rivaux* disent : "Les films sont bien meilleurs que les livres !"; je leur répond, de mon vivant littéraire, étant jeune est dévoué, que les livres sont incomparables et irremplaçables. Ce sont les reliques, les sources premières pour les films. La sortie en salle d'un long métrage n'est que la réactualisation implicite ou explicite (s'il s'agit d'une adaptation) d'un livre. Tout à ses sources. Et puis, quand nos rivaux* seront capables d'écrire un texte correctement sans faire de fautes avec un style d'écriture inouï, des termes puissants et une envie euphorique de la part de leurs lecteurs de bien lire leurs chiffons ; alors là, ils pourront se tenir prêts pour nous attaquer aux javelots et aux hallebardes ! Mais pour l'instant, tout reste à faire et pour atteindre un tel but, il faudrait probablement se tenir à l'échelle de la naissance de la vie sur terre, soit quelques millions voire milliards d'années avant que ce prodige ce réalise enfin. Nous littéraires, sommes les maîtres incontestés. Seulement, étant minoritaires dans cette société (qui se détériore au niveau de sa langue vernaculaire, par ailleurs), où les rivaux* nous écrasent de leur main impartiale, nous ne pouvons pas lancer la révolution et sommes contraints à vivre encaissés.

Un amour de littéraire, une horreur rivale*.

* : Nous avons remplacé certains substantifs pour ne pas citer les traitres de notre société.

mercredi 5 mai 2010

Plainte au temps gris.

Je me lève et je vois par ma fenêtre, le plafond qui se dessine à l'extérieur. Ce sont les nuages qui pleurent sur la Terre, l'inondation en est presque atteinte. Les yeux lourds et fatigués, je me dandine jusque dans ma salle de bain et me regarde dans la glace. Encore une journée qui s'annonce assez mal. Je suis malade de temps gris, je ne supporte pas les journées comme ça. Ce temps pourri hante mes yeux de sommeil et c'est dans la pénombre de la journée que je dors et dans la lumière vacillante et artificielle de la nuit que je vis. Je renais sous ces feux des projecteurs, lorsque les nuages ont décidé de me barrer la route du soleil. J'abhorre le mauvais temps ! J'exècre les nuits noires ! J'adore les jours éblouis de lumière ! J'affectionne les nuits illuminées. Ce n'est pas suave, ce n'est pas agréable de voir que même la nature rechigne a s'affirmer et à vivre. Elle est écrasée sous le poids de ces ruissellements ininterrompus qui l'égorge. C'en est de même pour moi. Je vis avec la météorologie.

Chaque matin, vers sept heures, je consulte le baromètre, et souvent, la tendance est mauvaise et je soupire longuement et je résiste à m'assoupir par ce temps de latence. Je ne suis pas blasphématoire, alors pourquoi me punir de cette nature déchirante. La religion ne vaut rien ! Je m'en retourne les poches et je la laisse tomber, pour que de mon pied, je puis l'écraser à ma guise dans des crissements aigus. On dit que la pluie tranquillise les mœurs, pour ma part, c'est bien le contraire qui se manifeste. Je ne peux vivre sans lumière, ma vie réside dans la joie de vivre et dans la vivacité, mais l'élément clef est bel et bien le Soleil, notre vrai dieu. Ô divin Soleil, majestueux comme les volcans qui rougissent, vénérable comme les philosophes, ardent comme l'orateur. Source du littéraire que je souhaite m'approprier. Sous tes rayons, mon corps s'abaisse bien bas et je ne m'adonne pas à être plus haut que ta température déjà si excessive. Je conjure la planète de chasser ces ténèbres impétueux et de laisser courir le ciel bleu sur toute la surface du ciel, si vaste, si grand.

Que ceux là, choissent ailleurs que là.

lundi 3 mai 2010

L'infirmière de nuit.

Chaque jour, elle se levait à deux heures de l’après-midi. Elle avait travaillé toute la nuit. Ses vêtements étaient trempés de sueur, elle se réveillait comme abattue de son propre sommeil, pourtant celui-ci devait être réparateur. C’est alors que péniblement elle s’expulsait de son lit. Et la tête empourprée encore de fatigue, elle se préparait une petite collation pour lui permettre de s’éveiller complètement. Elle était infirmière de nuit, ce travail de forcené, qu’elle exerçait afin de mieux s’occuper de ses enfants dont deux étaient encore en bas âge.

Tous les jours, et sans relâche, elle quittait sa famille aux alentours de vingt et une heures, montait dans sa voiture, démarrait, partait jusqu’à l’Hôpital de la ville pour reprendre son service. Toute la nuit, elle s’occupait des patients tassés dans ces pauvres chambres. Souvent, elle s’asseyait dans la pièce réservée au personnel et soupirant doucement, elle fixait la monotone trotteuse de la pendule indiquant les heures tardives. Ses collègues faisaient de même et c’était toute une petite bande triste qui travaillait pendant que d’autres dormaient profondément. « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », cette expression, pourtant si célèbre, ne leur convenait guère. Certains se plaignaient de ces horaires atroces qu’on leur avait infligés. D’autres calmes, ne se laissaient pas entendre et travaillaient sans parler, mais ne pensaient pas moins à cette polémique. L’infirmière évoluait donc dans les couloirs et dans l’odeur fétide de l’immense hôpital. Elle surveillait les nuits, aidait quelques patients réticents au sommeil, améliorait le confort de certains, soignait les nouveaux venus, bref., elle était au service de cette petite communauté qui n’était pas au paroxysme de sa forme physique.

Et ce sont dans les ténèbres de cette lourde nuit qu’elle travaillait, seulement l’été, où elle pouvait apercevoir le soleil couchant ou levant, c’était toujours plus agréable que l’atroce hiver. Et vers sept heures du matin, elle débauchait, en faisait le chemin inverse avec sa voiture, elle rentrait chez elle, réveillait ses drôles et les emmenait à leur école. Avant de revenir et, sur son lit, de sombrer dans un profond sommeil, sous le merveilleux soleil matinal.

Après une nuit d'hôpital dans la pénombre des lumières artificielles.

mercredi 21 avril 2010

L'ouvrier du Second Empire.

L'ouvrier tirait sur ces fouillis et ces tas de feuilles accumulés par le temps, entre la terre et l'humus qui s'étalait au sol. L'ouvrier transpirait, ces vêtements étaient souillés d'humidité qui semblaient lui peser. C'était un dur labeur, mais il savait qu'au fond de cet acharnement, sa maigre paye l'attendait. Celle-ci pourrait faire vivre sa famille, ou plutôt survivre car les temps étaient durs. 1867, déjà, Napoléon III, de sa main impartiale étendait, tel son ascendant, Napoléon Ier, son empire par d'affreuses guerres. L'ouvrier, lui travaillait et mettait loin, très loin dans son esprit ces victoires à la française. Ce qui l'importait c'était de voir grandir ses enfants comme ses parents l'avaient vu grandir, sous la monarchie constitutionnelle, au temps du beau Philippe d'Orléans.

La terre se mouvait énormément au passage de son terrible râteau qui grattait ce sol dur comme le marbre. L'ouvrier y mettait du coeur, c'était pour lui sa tâche principale, sa tâche quotidienne. C'était une vraie oeuvre d'art qu'il s'ingéniait de réaliser. Pourtant il ne s'intéressait point à la culture, cela ne l'importait pas, il s'en fichait éperdument. Pour lui, rien ne valait l'éducation de son enfance : dure, sèche, stricte, impitoyable, carrée et droite. Il en était devenu un homme de travail, un ouvrier, payé, de peu, mais cela permettait d'assouvir quelque peu son existence. Sa femme, chaque jour, languissait dans cette pauvre chaumière que le couple avait acheté, une dizaine d'années auparavant, pour quelques louis. Ces louis avaient été amassés durant de nombreuses années, mais enfin, ils avaient de quoi se loger et c'était leur principale récompense. Ses fils, Anatole et Albert fréquentaient l'école communale de leur petit village de St Ray. Il y faisait bon vivre et le coin restait calme tout le long de l'année.Mais l'ouvrier n'était pas seul, non, ses collègues étaient même très nombreux. Même rituel chaque jour : les ouvriers s'éveillaient chez eux, s'habillaient et partaient sans même prendre une collation de peu que leur infâme patron, propriétaire d'une grande exploitation de légumes et de fruits, ne les sanctionne d'un moindre retard. Cinq minutes étaient facturées, comme cinq semaines d'exclusion, après quoi ils pouvaient venir mais si cela se reproduisait, ils étaient définitivement renvoyés à vie. A six heures donc, les ouvriers envahissaient l'entrée de l'usine de travail et pointaient aux machines prévues à cet effet, ensuite ils s'engouffraient puis émergeaient dans les terres, tel un péage. Sous un soleil de plomb souvent, car en ce pays il faisait souvent très chaud toute l'année, les ouvriers réalisaient toutes sortes de tâches agricoles fastidieuses avec des moyens de l'époque, donc absolument archaïques.Outre ces manières surgissant du diable lui même, le pays vivait très bien de cette exploitation. En effet, l'ingrat patron offrait de merveilleux postes pour la région qui n'était alors que très pauvre industriellement à cette période.

C'est ainsi que chaque ouvrier, par la sueur de leur front, dépourvus de collations, d'eau, travaillaient dans des conditions grotesques et impartiales pour vivre. Mais toujours, toujours, dans leurs petites têtes peu évoluées culturellement, ils portaient un vif intérêt à recevoir le fruit de leur labeur et de rien d'autre. Ils auraient pu refuser une donation, ce qu'ils voulaient à tout prix, c'est vivre raisonnablement, sans aucune escroquerie. Vivre honnêtement, simplement.

mardi 20 avril 2010

Souffle...

Le repas s'éternise, les esprits s'égarent dans des lueurs incandescentes de la lumière artificielle, inattendue ici. Dehors il fait grand jour, après la pluie, le soleil peine à s'imposer face à ses nuages grisants. Les enfants sont repartis dans leur chambre jouer. Le père crie, il réclame leur présence. La femme, dépitée assise au bord de cette table cirée et jaunie par le temps, au bord de ce carré de bois où la vie se déroule doucement usant les couches de ce brillant enduit. L'aîné ne sait quoi dire, il sent la tension familiale monter et ne réagit pas, son visage est clos. Soudain, ce dernier se lève. Il ouvre des tiroirs et en retire des bougies, roses de préférence mais confronté à une pénurie, il en prend deux autres bleues. Celles-ci sont plantés dans le gâteau. Il fouille encore ces petits tiroirs qui peinent à s'ouvrir à cause de cette peinture trop épaisse, après un bon nombre de couches successives, aggloméré à ce bois industriel faiblard. Ce sont de jolis parasols en papier de couleurs jaune et orange qui sont, un à un, placés sur ce dessert glacé. Il est de forme carrée, comme l'est la table, comme le sont les choses dans cette maison, sans aucun baroquisme, droit et sec. En guise de chiffres, de pauvres tiges de fil de fer feignent à ressembler à un quatre et à un trois. La tension monte, le père crie, la mère pleure. La fête tourne au cauchemar et au ridicule, c'est irréel. Après plusieurs essais pour réinstaurer la bonne humeur, l'adolescent apporte le gâteau sous les blâmes de ses frères. Son visage traduit sa colère mais il se contient. Ce dernier pose le gâteau devant sa mère. Elle sèche ses larmes. Son visage est rouge de pleurs, ses yeux sont creusés d'un tristesse indéfinissable. La famille est triste. Triste pour un rien, pour le plaisir. La maîtresse de maison souffle. Décorations après décorations, la gâteau est mis à nu. Le couteau exerce son travail infâme du partage. Les parts sont données, les convives dégustent lentement, dans des éloges discrètes. En somme, c'est triste, c'est maussade. Le silence règne, la tension tombe.

dimanche 18 avril 2010

Tout à un début.

Je migre donc vers un blog plus simple pour moi. Wordpress était assez lourd et ne me convenait guère. Blogger peut-être accusé d'être trop simple. La simplicité est pourtant essentielle. Je ne sais plus si il est encore si simple de déposer des commentaires. Mais ce que je constate avec Blogger c'est que la surface de travail pour taper est extraordinairement élargie par rapport à celle de Wordpress.

Nous pouvons m'accuser de tout, de méchant petit-canard qui n'est qu'un infidèle. Je me fiche de ça. En outre, ce blog est dédié complètement à mes ébats littéraires. Je le commence dès à présent afin de célébrer mon entrée fracassante dans ce monde si vaste, où les idées reçues sont bafouées à coups de livres. Où je vous raconterais, en arrière plan, mes activités au Stand By, le journal du lycée. Lorsque je reprendrais celui-ci l'année prochaine. J'espère faire un grand coup en passant d'Anonyme à Nils Belarbre, littéraire avisé, je l'espère. Je ne vous conte pas l'envie que j'ai d'être l'année prochaine. Vous l'avez compris, l'année suivante me permettra de m'exprimer et d'expirer enfin. Je me sens encaissé par ces matières scientifiques que j'abhorre. J'espère que leur présence ne sera que minime l'année prochaine et que les livres et les écrits envahiront ma vie.

Je vous laisse donc sur votre faim et je vous donne rendez-vous plus tard. Que la littérature vive ! Et Vive Zola.