"La recherche fugace du temps qui passe." Andy Rankin

mercredi 25 août 2010

Entrée

L'humeur est là. La rentrée scolaire approche et les bonnes vieilles habitudes réapparaissent. Les préparatifs sont déjà avancés, l'excitation progresse. La rentrée est pour bientôt ! Fini les temps de farniente au soleil et les jours de rien à faire. Tout va s'illuminer, tout va reprendre, l'activité va redémarrer comme une grande machine que l'on a laissée éteinte pendant un bonne époque. Ce rythme si sain qui nous enseigne notre avenir, qui nous guide. Cette rentrée annonce la fin de la pause au bord du paisible chemin qui mène au Bac. Les yeux pétillants, je plonge dans cet engouement.

dimanche 22 août 2010

Mes honneurs de simple collégien

Quatre heures du matin viennent de sonner, depuis déjà un quart d'heure je cogite seul dans mon lit de mon avenir, incertain ou pas, mon futur métier dans le domaine de la littérature est encore flou. Puis j'ai repensé à ces petits mots que j'avais écrit à mes professeurs l'an passé, juste avant mon Brevet des collèges, j'ai revu la lettre réponse de ma prof d'anglais datée du quatre septembre deux mille neuf, je me suis remémoré les instants où, juste avant la partie Histoire/Géographie de mon brevet, on m'avait recommandé vivement de voir ma prof d'Histoire/Géo justement, à la fin de l'épeuve. J'étais donc sorti de cette salle de permanence qui puait la sueur du dur labeur. Un professeur de technologie m'avait exhorté à me rendre jusqu'à l'endroit où se trouvait cette grande dame, que j'admire de tout mon petit-être, une femme amoureuse de sa matière et qui avait su donner le goût d'apprendre notre passé à ses élèves. Les personnes que j'admire sont nombreuses mais la manière dont je regardais cette femme était belle et bien différente, elle dégageait, non pas de l'orgueil, mais le sentiment prompt d'une personne qui en réalité ne fait qu'effectuer son travail du mieux qu'elle peut. Je m'étais donc rendu à l'administration où elle rangeait les copies du Brevet avec ma professeure de technologie. Lorsque celle-ci m'entrevit, elle poussa un petit cri de joie qui m'a beaucoup ému à l'époque et qui m'émeut encore aujourd'hui. Je me sentais considéré, j'étais quelqu'un de différent de toute cette marmaille d'élèves qui crachaient à la figure des profs leurs ignominies et insanités les plus affreuses et leurs exécrations atteignaient parfois des sommets. Je me suis aussi rappelé le moment où ma mère et moi, nous nous rendions au Centre de Documentation et d'Information du collège afin de nous délivrer des livres qui m'avaient instruits tout au long de l'année. La documentaliste, avec laquelle j'avais collaboré durant de longues heures à écrire des masses d'articles, ma vive ambition pour voir enfin le site internet du collège arborer une allure à tout rompre, mes fantaisies, tout les souvenirs que nous avions partagés se retrouvèrent imbu de chaudes larmes qui lui coulaient lentement sur les joues légèrement teintées de rose de cette gardienne des livres. J'eus un coup au coeur, la voir pleurer me fit chavirer. Moi, petit être, petit élève bien éphémère, j'avais troublé les sentiments d'une professeure ? Comment était-ce possible ? J'eus beaucoup de remords, et j'eus quelques spasmes de regrets même. J'aurais préféré rester plus longtemps avec cette personne qui semblait me chérir pour l'engouement que je portais aux activités du CDI. Mais ma mère me pressait, j'avais rendez-vous je ne sais plus où, c'était un premier juillet, le ciel était d'un bleu comme l'on n'en voit que très rarement dans notre province et le soleil et l'air étaient déjà étouffants lorsque, sur la pendule des pions, j'aperçus les deux aiguilles de l'horloge alignés sur le douze. C'est à partir de ce jour que ma vie a prit un autre cours, a radicalement changée, je voulais un avenir glorieux, la recherche du bonheur était en marche, et le petit être allait devenir grand.

vendredi 20 août 2010

Ode à l'été

L'été, un moment de liberté pour se défouler dans l'ivresse de la chaleur qui nous atteint. Une émission de télé-réalité sur la deuxième chaîne. Des soirées en famille, avec les cousins et cousines, les souvenirs qui s'accumulent sous le soleil crépusculaire, la cendre fine de Zola. Un livre à la main assis sur une chilienne, lunettes de soleil genre années soixante-dix revenues à la mode sur le nez, en train de déchiffrer chaque mot inscrit sur la papier blanc d'un livre d'un certain âge. L'herbe piquante et calcinée contrastée par celle bien verte et grasse du bord de la piscine. Des plongeons en pagaille, des cris et des éclaboussures sur le plancher de bois. Des vacances semblables à de vrais contes de fées. Les sorties entre amis dans la ville, les flâneries et les délires amassés. Des photos et des vidéos pour des instants ainsi immortalisés. Des sourires, des cris, de la joie. Des peaux bronzées, du soleil, encore et encore, du sable fin, de l'air frais, le vent qui souffle au dessus de notre tête dénudée. Nos vêtements légers qui manquent presque de tomber sous le triomphe impartial de l'été. Chaque moment n'est que tendresse, tout deviens clair, les maladies sont loin, le train-train quotidien est loin, les rêves envahissent nos têtes et la chaleur nous assassine. Chaque être à son propre cliché de cette vie estivale, certains travaillent dur pendant des journées chaudes, d'autres se baladent au bord d'un lac qui miroite de mille points brillant le temps d'un millième de seconde. L'été est la source d'un nouveau départ, chaque âme qui vive reprend des force pour subir les assauts cruels de l'hiver. Parfois, cette vie tranquille et ce bonheur sont malheureusement troublés et les tourments reprennent leurs quartiers, mais souvent, ce n'est pas le cas.

Profitez juste des moments qui vous sont si tendrement alloués, pensez à faire l'impasse sur des choses que vous faites pendant toutes l'année, changez vos habitudes, aimez cette été flamboyant. Chérissez-le au plus profond de votre coeur. L'été est comme l'étoile qui illumine les cieux ténébreux, les autres saisons ne sont que pénombre et pleurs.

Vivez.

jeudi 19 août 2010

Pensées lointaines

Je suis tombé amoureux d'une fille. Une petite française qui venait ici, chez moi. Dans mon pauvre pays. Moi polonais et elle en France, si loin de mes yeux, si loin de mon souffle. Ses yeux si tendres, son sourire éclatant, ses pommettes luxuriantes, sa joie à tout rompre. Tout est loin, j'ai l'impression que sa présence m'a fait sorti de la pénombre. Pour fêter le court instant de vie que nous avons passé ensemble je lui ai interprété ce que je connaissais le plus de la culture française. Une chanteuse, si célèbre là-bas, dans ce pays qui m'est pourtant tant inconnu, la môme à la voie de rocaille, l'interprète par excellence, la braillarde de la rue, la crieuse de bars, l'animatrice de scène. Excentrique, mais des chansons si trempées de sentiments, de joie, de pleurs, d'émotions. Cela m'émeut à chaque fois, lorsque sur la toile je regarde ses vidéos, ses gestes, son timbre magnifique... Je lui est chanté du mieux que je pouvais, pour que cet instant magique où j'étais assis à côté de ce petit être tout chaud, pour gonfler d'amour ce moment si prompt, si court. Les vacances sont terminées, mais je pense encore à elle. La distance me tue, ma vie semble prendre le chemin de l'hiver glacial et je retourne dans l'obscurité. Elle est la flamme de ma vie. Mais le sait-elle ? Voilà ma plus grande crainte, sait-elle que je l'aime ? Est-ce réciproque ? Ma petite tête n'en sait rien et ces réponses restent sans voix. Mais grâce à la mondialisation de cette planète, certains génies ont réussi à pourvoir la population en réseaux géants qui les lie. C'est cela qui est merveilleux. J'ai donc traîné sur Facebook, à la recherche de son aura, de ses phrases tapées au clavier. Elle m'a parlé et chez moi, la lumière s'est rallumée, l'abîme s'est ravivé, les braises étant pourtant sèches et froides depuis l'hiver dernier. Je l'aime et rien n'arrêtera se manège de bonheur.

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Déjà revenu chez moi, dans cette maison périgourdine qui m'héberge déjà assez. Pourquoi je me suis épris de ce garçon ? Est-ce à cause de sa voix de velour, de ses traits suaves, de ses yeux doux, de sa bouche délicate. L'envie de l'embrasser me hante. Pourquoi ai-je succombé comme cela ? C'est tétanisant. Mes parents dorment profondément. Voilà une coupure de courant. La maison s'est éteinte comme une flamme que l'on étouffe. Ma chambre et noire. J'essaye de m'endormir mais très vite, je me relève sur mon lit, yeux grands ouverts et je repense à lui. A cet échange, ses regards et sa chanson. Moi qui n'aimais pas trop Edith, je m'amende, je ne me refuserais pas d'écouter cette cantatrice. Voilà comment tient notre amour, sur cette chanson, sur la vie en Rose, celle de Paris, celle qui représente la France. Mes yeux se perdent devant ce noir envahissant. Je pleure, un an, il faudra attendre tout ce temps pour espérer revoir son visage, le toucher et peut-être lui voler un baiser, le temps d'un petit bonheur. Je suis la femme de l'accordéoniste, à défaut que mon amour à moi est loin d'être un soldat. Non, non, lui c'est un bel adolescent, un polonais magique. Mais pourquoi tomber amoureux de personnes si écartées, si éloignées ? la distance me tue. Je veux le revoir. La lumière se rallume par à coups, puis l'intensité adéquate reparaît. Précipitamment, je m'empresse d'allumer l'ordinateur ! Peut-être est-il là ? Suis-je sotte ! Ici, minuit, là-bas, il est bien plus tard, aucune chance de le trouver sur le réseau à cette heure. Je retombe sur mon lit après avoir exécuté une légère pirouette pour éteindre cette mécanique qui ronfle, mes yeux se perdent dans les lueurs jaunes du plafond blanc. Ma chambre est en complet réaménagement, les papiers peints jonchent le sol. J'allume la radio, et par enchantement, la divine mélodie langoureusement love des années quatre-vingt, True, coule dans mes oreilles comme un véritable festin, je ferme les yeux comme pour la déguster et c'est la voix de Ballet qui m'emporte. "Pam, Pam, Pam, Paaaaaaam, Pam" attise mon sommeil... Je prends sa photo entre mes mains moites et la porte jusqu'à mon cœur et dans cette position, j'expire doucement pour que les tambours de la nuit scellent mon âme et dessinent mes rêves.