"La recherche fugace du temps qui passe." Andy Rankin

mardi 1 mars 2011

Des sentiment occultés.

M. De Trailles venait de se lever ce matin, le soleil aussi, venait de lever son étandard, 
la nature s'éveillait, la rosée s'effaçait.
Beaucoup encore baillaient. C'était le tout début de l'aube. La campagne était toute frémissante de vie, les oiseaux s'envolaient encore gros de leur sommeil, le faon et sa mère, toujours méfiants, avaient leurs pattes empourprées de fatigue et de courbatures.
M. De Trailles sortait de chez lui, tout frivole et content. Une bonne humeur l'avait pénétré, malgré son tempérament impartial, cette fois-ci il n'arrivait pas à prendre une méchante allure qui faisait sa réputation à travers tout le pays.
Nous étions Dimanche ce jour là, Monsieur de Trailles devait se rendre à l'église. Ainsi, il espérait retrouver Madame De Carembour, une de ses plus proches amies, dont il était amoureux mais il se l'était promis, il s'efforcerait de ne jamais le faire transparaître. Marié, était cet homme là.
Ce tableau pourrait faire croire que M. De Trailles était heureux, pourtant il ne l'était pas, mais personne ne le savait. Toute cette nature vierge de l'artifice de l'homme était complètement ignorante. 

M. De Trailles s'était marié avec une petite paysanne des alentours de Lagny, Madame Goudre, fille d'un vénérable et brave paysan qui, toute sa vie avait labouré de ses mains la petite parcelle de terre au bord du village et vivait non loin du presbytère, dans une petite masure délabrée par le temps.
Le nouveau couple s'était installé dans le Château du Fermoir, noble château appartenant originellement aux Rotschild, il avaient pris leurs quartiers, s'étaient dotés de meubles et avaient commencé leur vie dans ces installations.

Leur amour n'était pas aussi franc que celui de pauvres paysans, sans doute était t-il étiolé et tari par le faste, la pompe de la propriété De Trailles. En réalité M. De Trailles était marié socialement mais son amour était refoulé par son coeur qui détestait cette femme dénuée de nobles manières, réagissant aussi bassement que la marmaille du peuple, aussi ingrate et grossière qu'eux. Ses traits était lourds et carrés, un physique taillé à la hache. De Trailles ne se reconnaissait pas dans cette femme qui lui faisait honte. 
C'était pour cela qu'il entrevoyait le plus souvent la tendre et belle Madame de Carembour, dont les traits semblaient avoir été brossés, travaillé par la main expérimentée d'un menuisier. Tout chez elle reflétait la finesse, c'était la beauté pour M. De Trailles la plus parfaite dans ce monde.
Mais au fur et à mesure que le temps passait, M. De Trailles était de plus en plus tenté de franchir une étape, un tournant : tromper sa femme avec Madame De Carembour pour finir par rompre définitivement. Une sale besogne loin d'être aisée...