"La recherche fugace du temps qui passe." Andy Rankin

samedi 12 février 2011

Par ma fenêtre à guillotine.

Dehors, la nuit est noire. Ma petite bougie garde la pièce comme éveillée. Je reste assis à ma table, devant cette morne fenêtre en bois, qui colorée par les lueurs chatoyantes qui, elles, se mouvent par quelque effets d'air, j'entrevois un homme. Il se rend à l'église. Le suivent une fille, ou une jeune femme, non... deux femmes, une plus jeune que l'autre. Tous trois s'enferment dans l'église. Je ne m'y fie pas, je les laisse passer sous mes yeux sans que ma curiosité ne fasse irruption.

Je décide de me coucher, je souffle la chandelle qui a perdu la moitié de sa taille. Au loin j'entends le sifflement aigu du train de minuit trente qui traverse à toute vitesse l'immense étendue de la campagne. Il est temps de dormir. Seul dans ma chambre, on m'a laissé. Ma mère est prise d'un sommeil profond depuis déjà longtemps, son embrassade me manque déjà. Cette fois-ci, je me suis couché à une heure tardive. 

Le hululement d'une chouette m'effraye, je ferme promptement ma fenêtre à guillotine. Mais charmé par la nuit noire, éclairée par la pleine lune, je rouvre cette fenêtre et m'accoudant à elle, j'écoute les bruits de cette nuit d'été. Voilà longtemps que la neige a quitté ces contrées. Et pourtant je me rappelle encore de cette nuit... J'avais vu un feu au loin dans une forêt,  un bosquet qui me paraissait si loin. Sitôt, qu'au matin même, je m'y étais rendu croyant voir les cendres du feu que j'avais aperçu tantôt. Mais rien, plus de forêt, seul un tapis blanc de neige était là répandu. J'avais rêvé.

Alors cette nuit d'été, je ne savais plus si je dormais où si je vivais vraiment, j'essayais de revoir cette lueur, ce feu qui m'avait tant fait frémir de curiosité. Mais cette nuit là rien ne parût, juste ces trois personnes qui avaient courues. 

Mais déjà le matin se levait, des lueurs rosâtres s'étalaient en une fine ligne à l'horizon, créant un joli dégradé avec le haut du ciel qui, lui, avait conservé sa couleur, ce noir si profond qui parfois nous joue des tours, nous tourmente, qui crée l'illusion.

Ce matin, je me suis réveillé au sol, je ne sais encore pourquoi, seul le livre que j'avais lu la veille avait disparu, dans mon esprit, le titre et l'auteur avaient été effacés, je ne me souvenais de rien, seulement que j'avais lu ce livre, un livre, mais lequel ? J'espérai seulement que la nuit prochaine allait me le révéler. Et encore, je dormirai tard.

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